Vincent Dubois SAGE (UMR 7363)
Sciences Po, Le Cardo, 7 rue de l’Ecarlate CS 20024 67082 Strasbourg Cedex France
+33 (0)3 68 81 65 70 vincent.dubois@misha.fr
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De l’invention d’une figure aux transformations de l’action publique (dir., avec D. Dulong)
Strasbourg, Presses universitaires de Strasbourg, coll. Sociologie politique européenne, 1999, 256 p.
Dans les années 1930, la notion de technocratie désigne un mouvement politique essentiellement composé d’ingénieurs, qui espèrent transformer l’organisation économique et sociale des Etats-Unis. En France à cette époque, on commence à l’employer pour désigner la nébuleuse des réformateurs d’Etat. Dans l’après Seconde Guerre mondiale, puis dans les années 1960, elle devient l’enjeu de polémiques entre savants : la seconde moitié du XXe siècle sera-t-elle dominée par les "directeurs" ? La Ve République marquera-t-elle la "fin des politiques" et le règne des hauts fonctionnaires ? Depuis, la question technocratique s’est installée dans le discours politique et journalistique où elle connaît un important succès.
Grosse de ces usages historiques multiples, la notion de technocratie permet de réaliser un précipité d’éléments assez disparates, du poids de l’administration à un mode de gouvernement distant, en passant par les différents usages politiques de l’expertise. Plus encore, elle construit un portrait "négatif" du représentant politique, mobilisé au sein des luttes dans lesquelles sont sans cesse redéfinies les qualités requises pour l’exercice légitime du pouvoir politique. D’idéal d’organisation, la technocratie est ainsi devenue l’antithèse de la démocratie dont, comme une image incarnée du Mal en politique, elle sert en retour le culte._ Ce livre analyse tout d’abord ces usages multiples et souvent polémiques. En revenant sur les principaux espaces et moments de la formation de la figure du technocrate - du Comitee on Technocracy aux débuts de la Ve République, du concours de l’ENA aux "technocrates de Bruxelles"- les contributions réunies ici éclairent la constitution de cette catégorie de l’entendement et du jugement politiques. Cet ouvrage rend également compte des transformations intervenues, surtout depuis les années 1960, dans la morphologie des groupes dirigeants et les manières de faire des politiques. Les formes et la portée d’un processus de technicisation de l’action publique sont ainsi analysées dans le cas de la Commission européenne, des politiques locales, des politiques de la famille, de l’emploi, de l’environnement ou encore de la culture. Car quand bien même la technocratie revêt une dimension mythique, les usages sociaux de cette notion constituent aussi un reflet, fut-il déformé, de changements objectifs et de rapports de force. Et c’est là tout l’intérêt de ce double regard sur la question technocratique.
– Introduction générale (Vincent Dubois et Delphine Dulong)
Partie 1. LES FIGURES DU TECHNOCRATE : INVENTIONS ET USAGES SCIENTIFIQUES ET SOCIAUX
– Introduction (Jacques Lagroye)
– Technocracy ou la science contre l’économie : un mouvement américain des années 30 (Didier Renard)
– Technocracie et démocratie : élites dirigeantes et réforme technicienne de l’Etat dans la France de l’entre-deux guerres (Gilles Pollet)
– La technocratie sous Vichy : contuinité et représentations (François Rouquet)
– La technocratie (au) miroir des sciences sociales : la réflexion technocratique en France (1945-1960) (Delphine Dulong)
– "L’entrée en technocratie" : le concours de l’ENA et les transformations du modèle du haut fonctionnaire (Michel Mangenot)
– Les réalités d’un mythe : figure de l’eurocrate et institutionnalisation de l’Europe politique (Didier Georgakakis)
Partie 2. LA "TECHNICISATION" DE L’ACTION PUBLIQUE : LIEUX, MODALITES ET ENJEUX
– Introduction (Bruno Jobert)
– Décembre 1958 ou le temps de la révélation technocratique (Brigitte Gaïti)
– Politique familiale et mode de gestion technocratique (Rémi Lenoir)
– Une technocratie du chômage ? Les acteurs de la politique de l’emploi et la technicisation de l’action publique (1981-1993) (Pierre Mathiot)
– La technocratie comme extension, cumul et différenciation continue des pouvoirs : le cas des poltiques de l’environnement (Pierre Lascoumes)
– L’administration culturelle entre légitimation technique et dénégation technocratique (Vincent Dubois)
– Des "managers" très politiques : les secrétaires généraux des villes (Olivier Roubieu)
– Le lieu du politique, l’usage du technocrate : "hybridation" à la Commission européenne (Irène Bellier)
Comptes-rendus : Genèses / Sciences humaines
Genèse d’une catégorie d’intervention publique
Paris, Belin, coll. Socio-histoires, 1999, 381 p.
La politique culturelle fait aujourd’hui partie des champs d’action des pouvoirs publics. Elle demeure néanmoins floue dans ses objectifs, imprécise dans la définition de ses frontières et sujette à de fréquentes polémiques. C’est dans la genèse particulière de cette politique que se trouvent les raisons d’une telle ambivalence. L’émergence de la culture comme catégorie d’intervention publique n’a pas été un processus linéaire. Les problèmes culturels (tels que les conditions de la création artistique ou la démocratisation culturelle...) ont d’abord été construits contre l’Etat quand artistes et intellectuels affirmaient leur autonomie. Ils sont désormais construits et traités par des experts officiels et des administrateurs de culture, au sein d’instances et d’institutions étatiques. En bref, ils deviennent des problèmes d’Etat. La politique culturelle emprunte alors les prétentions universalistes du monde intellectuel et artistique. Elle s’entoure d’un halo de flou propice à éloigner le spectre d’une culture d’Etat et réactive plus qu’elle ne les tranche les débats sur la définition de la culture. En étudiant les modalités et les effets de cette genèse, de la fin du XIXe siècle à nos jours, ce livre apporte une contribution à l’analyse socio-historique de la formation d’une fonction et institution d’Etat et à celle d’un champ culturel progressivement transformé par l’intervention étatique.
UNE CATEGORIE IMPROBABLE
– La culture contre l’Etat
– Une politique impossible
– La reproduction d’une absence (1920-1958)
UN GRAND RETOURNEMENT
– Un ministère pour la culture
– Les contradictions de la planification culturelle
L’INSTITUTIONNALISATION DU FLOU
– Une professionnalisation paradoxale
– L’Etat contre la culture ?
Comptes-rendus :
Politix /
XXe siècle / Daja.fr / Sociétés et représentations
Entretien : La suite dans les idées, France culture
Les clochers d’une querelle, XIXe-XXe siècles (dir.)
Paris, Documentation française, 1998, 456 p.
Eléments pour une recherche socio-historique
Paris, Documentation française, 1996, 70 p.
Contrairement à une idée largement répandue, l’histoire des politiques culturelles françaises est loin de se résumer à la diffusion vers la périphérie d’un modèle élaboré au centre. L’institutionnalisation et les transformations de ces politiques procèdent aussi de pratiques et d’enjeux localisés. Ne serait-ce que parce qu’elles passent en grande partie par des équipements culturels –salles de spectacles, musées, bibliothèques, …-, elles sont de fait nécessairement inscrites dans un lieu. Plus encore, dans différentes conjonctures historiques, le traitement public de la culture a localement fait l’objet d’expériences nouvelles, d’investissements forts, de controverses vives. Pour qui s’intéresse aux politiques culturelles, de leur genèse à leurs effets, l’analyse localisée constitue donc une démarche nécessaire._ Ce sont les problèmes et les perspectives d’une telle démarche qui sont abordés ici.
Introduction
1. ECUEILS DE L’HISTOIRE DES POLITIQUES CULTURELLES LOCALES ET LIMITES DU GENRE MONOGRAPHIQUE
– L’histoire des politiques culturelles et les risques de l’anachronisme
– L’histoire culturelle du temps présent : un cadre encore fluctuant
– Les risques d’une pluridisciplinarité mal maîtrisée
– Le statut incertain du local
2. ENJEUX ET PERSPECTIVES DE L’ANALYSE LOCALISEE POUR UNE SOCIO-HISTOIRE DES POLITIQUES CULTURELLES
– Le local comme site pour la restitution de processus
– L’articulation du local-national
Conclusion
dir. (avec A. Collovald) Politix, 24, 1993
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